« Vous bloquez votre guérison. Vous ne guérissez pas parce que vous n’avez pas pris la décision de guérir… »

 

Avez-vous déjà entendu un.e thérapeute vous faire ce genre de réflexions? Elles sont fréquentes, bien trop fréquentes et devenues presque normales dans le monde des thérapies alternatives. Et c’est très gênant.

 

Comment peut-on dire à quelqu’un en souffrance, vulnérable et qui vient chercher de l’aide qu’iel bloque consciemment sa guérison?

Certain.e.s thérapeutes pensent vraiment avoir TOUT compris à l’être humain et à la guérison? TOUT savoir sur ce qu’il se passe en vous et peuvent affirmer que VOUS êtes la raison pour laquelle vous ne guérissez pas? Que VOUS choisissez consciemment de ne pas guérir?
Mais qui peut affirmer ça? Personne.

 

Parfois, malgré toute la bonne volonté du/de la thérapeute et du/de la patient.e, la guérison n’est pas au rendez-vous. Ça prend plus de temps qu’on aimerait. Ça arrive. L’être humain est complexe et la guérison reste encore un mystère.

 

Certaines problématiques seront réglées rapidement et d’autres non. Chaque personne est unique. Chaque problématique est unique  malgré les possibles similitudes. Il peut y avoir tellement de raisons qui font que ça n’a pas fonctionné. Et encore, j’ai du mal à croire qu’il ne se passe rien du tout, qu’un soin ou une thérapie soit un échec total. Il se passe toujours quelque chose mais parfois, ça n’est pas visible de suite. Parfois, aussi frustrant que ça puisse paraître, on ne fait que préparer le terrain. Et c’est au thérapeute de l’accepter.

 

 

Mais, certain.e.s, au lieu d’accepter qu’iels ne  maîtrisent pas tout et que le chemin vers la guérison n’est tout simplement pas terminé, voudraient trouver un coupable. Il ne leur vient même pas à l’idée d’accepter leurs limites en tant que thérapeute, en tant qu’être humain. Accepter que personne ne maîtrise la vie. Que chacun fait de son mieux mais que, dans le domaine des soins, rien n’est jamais garanti. Et ainsi, font porter le chapeau à leurs patients qui repartent avec le poids de la culpabilité à gérer, en plus du reste.

 

 

Vouloir à tout prix chercher un coupable…

 

 

Pourquoi vouloir à tout prix chercher un coupable? Pourquoi? On porte déjà en nous tellement de culpabilité (merci les religions), pourquoi en rajouter? Ça n’arrange rien. Bien au contraire, ça nous coupe un peu plus de nous, de nos ressentis, nos potentiels. Ce réflexe de chercher un coupable est extrêmement néfaste. Il n’y a pas de coupable. Il y a des choses qu’on ne comprend pas entièrement. On ne sait pas tout. On apprend tous les jours. Parfois, la guérison prend du temps. Parfois, le processus a commencé et devra se poursuivre avec un.e autre thérapeute…

 

Bien sûr, en tant que thérapeute, on aime notre métier, nos outils, on a envie d’aider et c’est frustrant quand ça ne semble pas fonctionner.
Mais un simple « je ne sais pas » nous permettra d’aller plus loin que de vouloir faire porter au patient le poids de « l’échec » de la thérapie. S’il y a encore beaucoup d’incertitude autour de la guérison, il est en revanche évident que la culpabilité y nuit. Sans compter que c’est à la fois violent, irrespectueux et délétère. Et il serait temps d’en prendre conscience et s’ouvrir à d’autres façons d’accompagner.

 

 

De nouvelles façons d’accompagner.

 

Quand on arrêtera de chercher des coupables, alors on pourra rediriger toute cette énergie vers la découverte de nouvelles façons d’accompagner. Arrêter de faire comme si on savait tout et apprendre encore et toujours. Là, on fera certainement de gros progrès dans l’accompagnement vers la guérison.

On pourra aussi faire de gros progrès dans l’accueil et le lien au patient qui sont si importants et encore trop souvent négligés. Je me demande même aujourd’hui s’ils ne sont pas essentiels dans le processus de guérison.

Ainsi, plus qu’une méthode, j’invite chaque personne qui souhaite consulter à choisir le/la thérapeute qui leur convient. dont l’approche leur parle.

 

Prenez soin de vous
With love

Magali

 

 

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