Décembre, la fin de l’année, ce moment où l’on fait le bilan de l’année écoulée. Quels étaient mes envies, mes attentes, mes objectifs? Qu’est-ce que j’ai accompli? Où ai-je échoué? Qu’a donné cette année pour moi?

Eh bien, au moment de faire ce bilan en décembre 2016, je me sens super mal! Un mélange de tristesse, de frustration et de colère. En janvier, j’avais espéré que 2016 aurait été l’année de la fin des angoisses, comme toutes ces dernières années d’ailleurs. Et ce ne fut pas le cas, encore une fois.
Je ressens cette déception, mais je ressens aussi que ce mélange d’émotions n’est pas seulement lié aux angoisses mais à quelque chose de bien plus grand. Je ne me souviens pas avoir déjà vécu ce genre d’état!

 

 

Une réaction très différente

 

Ce qui m’arrive est très nouveau et particulier. Pourquoi ne pas tenter un autre approche?
C’est, en tout cas, l’envie que j’ai. Je change donc complètement mes habitudes!
Déjà, je ne m’inquiète pas de cet état. Je ne me dis pas « Oh, mon dieu, je suis en train de faire une dépression!!! ». Non.
Ensuite, je ne cherche pas à aller mieux, à lutter contre ce que je vis. Je n’essaie pas de voir le positif, de voir tous les progrès que j’ai pu faire, tout ce que j’ai pu réussir. Je n’ai pas envie de jouer à ce jeu là, j’y ai déjà joué et je sens que j’ai besoin d’autre chose.
Enfin, je ne cherche pas à comprendre d’où viennent cette grande colère, tristesse et frustration. Ça m’est bien égal. J’ai déjà joué à ce jeu là aussi. Je décide de me laisser vivre pleinement ces émotions. Et la plus grande, celle qui domine, c’est la tristesse.

 

 

Dans les détails…

 

Pendant environ deux semaines, à chaque fois que je sens une émotion venir, je l’invite en moi, je la ressens, je l’exprime. « Ouais, j’en ai ras le bol! Ouais, je suis frustrée! Ouais ça fait chier!!! » Je me lâche la grappe, je me lâche tout court et malgré la force des émotions, je sens, à chaque fois, que ça me fait du bien. Je sens qu’il y a à la fois de la douleur mais aussi une forme de jouissance. Il me semble que cette autorisation à vivre tout ce qui me venait a libéré quelque chose en moi. Il n’y avait plus de jugement par rapport à ce que je vivais mais un grand OUI, qui a fait toute la différence, qui a fait que je ne me sentais pas mal de me sentir mal. Tu sais, ce cercle vicieux qui fait que tu te sens triste et que tu te sens nul(le) d’être comme ça, que tu te dis que tu n’as pas de raison qui justifie ça, qu’il faut arrêter de suite… Ce qui fait que tu te sens encore plus mal, à force d’y ajouter des couches! Ce OUI m’a aidée à enlever d=toutes ces couches de difficultés et entrer en contact direct avec mes émotions.

 

Donc, mal-être, colère, frustration, c’est bon! Je les vis comme elle viennent, sans aucune modération. Mais il en reste une qui a un peu plus de mal à sortir, la tristesse!

 

Ah, cette tristesse! Je sentais qu’elle était là, latente en moi, mais pas la moindre larme versée. Impossible pour moi de pleurer comme ça, sur commande alors que je sens que j’en ai besoin. Je me suis dit « ok, ça viendra ». La vie est bien faite et quand tu as besoin de vivre une émotion pour enfin libérer cette charge que tu portes et qui te bloque, la vie te propose des situations qui vont te permettre de la vivre. Et bien sûr, ça n’a pas manqué! Ce sont des séries, des films qui m’ont permis de pleurer, à chaudes larmes. Encore une fois, je me suis complètement abandonnée à ce qui me traversait. J’ai dit OUI et, une fois encore, j’ai vécu à la fois la tristesse mais aussi une sorte de jouissance. Quel bonheur de libérer ces larmes! Et puis, quelle libération lorsqu’elles sont toutes sorties! Tu as dû vivre ce moment où tu as tellement pleuré que tu te sens vidé(e), crevé(e) et léger(e), libéré(e) d’un truc. Pas besoin de savoir ce que c’est, le simple fait, d’avoir accepté de vivre les larmes a suffi.

 

 

Le doute

 

Bien sûr, il y a eu des moments où, voyant les jours défiler et mon état rester le même, je me suis demandée où j’allais, combien de temps ça allait durer… Mais, j’avais quand même envie de poursuivre l’expérience parce qu’elle était très différente de ce que j’avais pu expérimenter et surtout, je n’avais pas envie de refuser mes émotions. Je n’avais pas envie de leur dire, « ah non, là, c’est pas le moment, revenez un peu plus tard ». Sauf que, quand il s’agit de ces émotions « négatives « , ce n’est jamais le bon moment! Et comme, de toutes façons, elles sont là, j’en vis régulièrement, je me suis dit qu’il était temps qu’on se rencontre réellement au lieu de s’éviter.

 

 

Une belle surprise!

 

Au bout de deux semaines à ce rythme, il se passe quelque chose de surprenant, de complètement magique en fait!
Un matin, je suis encore au lit, j’ai à peine ouvert les yeux, je ne suis pas tout à fait réveillée d’ailleurs. Mon cerveau n’a pas vraiment démarré, je ne sais pas encore quel jour on est, ce que j’ai prévu pour la journée… La seule chose que je sais, c’est que je me sens super bien! Je ressens une joie intense. C’est la première fois, je pense, que je vis ce type d’émotion. C’est une joie qui vient de l’intérieur, que je vis dans tout mon corps, une émotion qui n’est provoquée par rien du tout. Je n’ai pas le sourire aux lèvres parce que j’ai ouvert les volets et que le ciel est bleu, le soleil brille ou… Je suis juste extrêmement joyeuse, légère sans savoir pourquoi!

 

Et je comprends alors ce qui me poussait à continuer l’expérience de la tristesse à fond, d’y aller sans retenue, aucune. J’ai pleinement pris conscience du cadeau que je m’étais fait en m’autorisant à vivre TOUTES mes émotions. Pas besoin de lutter pour aller bien, d’aller voir le positif  et éviter le « négatif ». Juste dire oui à la vie, à mes émotions et au final, c’est bien plus facile comme ça. Pas besoin de trouver des subterfuges, des stratégies, de déployer une énergie énorme pour aller tout le temps bien, être tout le temps positif! Plus je le fais, plus je m’éloigne de qui je suis. C’est toute une partie de moi à laquelle je dis non. Une partie de moi dont je me prive. Et visiblement, celle-là était bien contente de rentrer à la maison!
Plus j’accepte que la vie n’est pas linéaire, qu’elle n’est pas que « positive », plus je peux me rapprocher d’elle, de mes émotions et surtout de MOI. Ce qui est très dur, c’est de lutter, de mettre un couvercle sur les émotions qu’on ne veut pas vivre. C’est bien plus difficile que de les vivre.

 

Ça fait presque un an que c’est arrivé. Déjà! A l’écrire, je le revis et ça me fait du bien. Quelques mois plus tard, j’ai revécu un épisode du genre mais lui n’a duré qu’une petite semaine. Et toujours cette même joie à la fin! Je crois que ça a marqué le début d’un véritable « oui » à toutes mes émotions. Il est un peu timide sur certaines, plus grand sur d’autres. Oui, avant d’accepter comme ça, il faut un peu calmer la relation, accepter de s’approcher, y aller à son rythme, en somme.

 

J’apprends à prendre soin de mes émotions et ça me fait beaucoup de bien!
La prochaine fois, je te partage mon histoire avec la colère!!! Ben ouais, je les fais toutes! 😉

à bientôt

Magali

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