A en croire ce que je lis à droite à gauche, ce cher mental serait responsable de bon nombre de nos malheurs: de nos prises de tête, de nos stress et angoisses… Il faudrait, selon les cas, ne pas l’écouter, le faire taire, le remettre à sa place… J’ai parfois l’impression qu’on me parle d’un personnage, tel le diable, qui passerait son temps à tout faire pour nous mettre des bâtons dans les roues et nous empêcher d’être heureux. A chaque fois que je tombe sur ce genre de discours, quelque chose me dérange. Y-aurait-il quelque chose de foncièrement mauvais en nous et qu’il faudrait donc « faire taire, mettre en sourdine, ne pas croire… » en opposition à une partie très lumineuse?

 

A quoi sert le mental?

Premier constat, sans mental, l’expérience humaine n’est pas possible. Il nous permet de communiquer, d’apprendre, de lire et écrire, de retenir, d’être logique et de raisonner, de comprendre, de nous repérer dans le temps et l’espace, d’organiser une journée, prévoir un trajet… La liste est très longue et il est inutile de la poursuivre bien longtemps pour comprendre que sans ce cher mental, nous ne ferions pas grand chose! Alors pourquoi s’acharner sur lui de la sorte?

 

Où se situe le problème?

On nous a appris à nous reposer uniquement sur notre mental pour gérer tous les aspects de notre vie. Sans même nous en rendre compte, nous avons accepté de fonctionner ainsi. Parce qu’il est logique et rationnel et que c’est rassurant. Et puis, il faut bien dire que son efficacité n’est pas à remettre en question. A tel point qu’on lui en demande beaucoup, voire beaucoup trop. On le surcharge de travail et surtout de tâches qu’il ne peut gérer seul ou pour lesquelles il n’est pas du tout fait. Il ne peut, dans ces conditions, nous apporter une réponse satisfaisante!

 

Le mental et les émotions.

Bien souvent nous nous servons de notre mental pour gérer nos émotions. Une émotion surgit et elle demande simplement à être vécue. Au lieu de laisser ce processus sa faire, nous évaluons cette émotion. Est-elle logique? Est-elle positive? Est-elle socialement acceptable?… En fonction de ces réponses nous allons nous autoriser ou non à l’exprimer. Et c’est là, qu’on se met des bâtons dans les roues. Toute émotion qu’on refuse d’exprimer est donc bloquée en nous, en attente d’expression. Nous bloquons l’énergie au lieu de la laisser circuler librement. Cela peut créer un ensemble de difficultés plus ou moins importantes jusqu’à ce qu’on accepte enfin de la vivre. C’est pour cette raison qu’il faudra travailler à rassurer le mental, à lui expliquer les choses avant de pouvoir débloquer certaines émotions. Changer de perspective sur les émotions et réapprendre à les exprimer nous sera d’une grande aide. Pas d’empressement cependant, on le fait à notre rythme, tout en douceur!

 

Le mental et l’avenir

Voici un autre domaine dans lequel nous mettons notre mental à rude épreuve. Lui, il est logique et fonctionne avec ce qu’il connaît. Il peut donc m’aider à planifier ma journée, ma semaine parce que les tâches lui sont familières, les lieux, que tout rentre dans des cases bien précises… Dans ce cas, il va m’être d’une aide précieuse. Imaginons maintenant que je souhaite changer de vie radicalement; que j’envisage de déménager dans un pays étranger, de quitter mon emploi et changer de domaine d’activité ou devenir chef d’entreprise. Dans ce cas précis, le mental ne peut m’aider car c’est une situation inconnue. Si je me repose uniquement sur lui pour prendre ma décision, je vais le mettre (et donc me mettre) en difficulté. Cela constitue une grosse pression pour lui. On va donc le faire tourner en boucle afin de parvenir à une réponse mais il ne peut nous apporter aucune certitude, aucune sensation de confiance qui nous dit « oui, c’est bon, tu peux y aller! ».
Dans ce cas, il vaut mieux se reposer sur son intuition, cette partie de nous qui va nous guider,celle qui sait. Le mental, lui, suivra. Il faut juste que nous soyons d’accord pour avoir recours à cette équipe et les faire fonctionner ensemble. Si je refuse d’écouter ou de faire confiance à mon intuition, j’en suis responsable. Je surcharge de pression le mental, qui ne peut, en conséquence, bien réagir.

 

C’est donc une habitude bien ancrée, transmise depuis des générations et qui consiste à nous reposer uniquement sur le mental dans tous les domaines de notre vie. Parce que le mental est logique et que l’intuition ne l’est pas du tout. Ce sont d’ailleurs souvent des gens très matérialistes, qui ne croient que ce qu’ils voient qui pensent ainsi. Pourtant, le mental n’a rien de très matériel quand on y pense… Et, bien que la logique puisse sembler rassurante, elle ne mène pas toujours à de très bonnes prises de décisions. Au contraire, il suffit de commencer à écouter son intuition et la suivre pour se rendre compte qu’elle nous facilite la vie à un point difficilement imaginable. La réponse est instantanée! Pas de prise de tête…

 

Alors, au lieu de blâmer ce cher mental et d’entrer dans une guerre sans merci contre lui (qui ne peut d’ailleurs que nous être nocive), pourquoi ne pas tout simplement reconnaître ses spécificités et profiter pleinement de son efficacité? Pourquoi ne pas le faire jouer collectif et ainsi nous simplifier la vie?

à bientôt!

Magali

 

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