Je poursuis donc l’aventure des émotions avec cette fois-ci, la colère!!! Aaah cette colère! On était bien fâchées toutes les deux. Je la refusais complètement, je voulais l’effacer de ma vie. Trop de violence pour moi!
Mais peut-on vraiment gommer une émotion de notre vie juste parce qu’elle nous dérange, qu’on ne l’aime pas? J’allais découvrir que …. non!

Quand je suis en arrêt de travail prolongé et que je prends enfin le temps de m’occuper de moi, de ces angoisses qui ne me lâchent pas, je suis, bien évidemment amenée à m’occuper des mes émotions et de cette fameuse colère! Plus moyen de la fuir.

J’ai déjà écrit un article à ce sujet d’ailleurs. A l’époque, je prends conscience de mes mécanismes pour l’éviter. Je remarque qu’à chaque fois que la colère monte, je la bloque, je mets un couvercle dessus et je joue la carte de la sagesse. Je me demande ce qui se cache derrière cette colère, ce qu’elle me dit de moi. Super! J’ai compris et je peux passer à la suite. Alors oui, c’est cool de voir ça mais il n’en reste pas moins que je ne l’ai pas exprimée et que chaque émotion a besoin de me traverser, d’être vécue.

Donc, à ce moment là, j’accepte de la laisser monter, de la laisser me traverser, de ressentir ce que ça fait. Je vois que ça n’est pas aussi terrible que je  l’imaginais. J’apprends doucement, à mon rythme (on partait de trèèèèès loin), à entrer en contact de nouveau avec elle et c’est déjà un grand pas pour moi!

Mais voilà, je suis très loin de pouvoir l’exprimer, la vivre pleinement parce que je la considère encore comme trop violente. Et cette violence, je ne peux me résoudre à l’accepter. Pour m’aider, je me tourne un peu vers la communication non violente. Génial, il y aurait un moyen d’exprimer sa colère sans violence! C’est ce qu’il me faut! Mais, ce type de communication me va et ne me va pas. Je n’y arrive pas vraiment. Quelque chose en moi bloque. Non, ça n’est pas ce dont j’ai besoin. Donc, je poursuis mes recherches et expérimentations jusqu’à un déclic. Si je veux exprimer ma colère, je dois dans un premier temps accepter pleinement que la colère, c’est violent! Pas évident…

Je prends un peu de recul. Je la considère donc comme une émotion lambda, au même titre qu’une émotion que je considère positive, comme la joie par exemple. Oui, je l’ai bien compris aujourd’hui et je le vis: les émotions sont des mouvements qui nous traversent. Quand ce mouvement se fait librement, pas de problème.
C’est lorsque que je bloque ce mouvement que je me sens mal. Et, c’est bien mon avis sur cette émotion qui va faire que je m’autorise à la vivre ou non. Je travaille donc sur cette autorisation mais elle met du temps à venir. Je sens à quel point je bloque. J’avance, je recule, je lui tourne autour mais je n’y arrive toujours pas!
Mais bon, pas besoin de m’inquiéter.la vie est bien sympa. S’il est nécessaire pour moi de vivre une émotion quelle qu’elle soit (oui, ça amène de belles guérisons), la vie va me proposer de la vivre, de la revivre autant de fois qu’il me sera nécessaire. Elle va me proposer des situations pour me permettre de me laisser traverser complètement pour que ce blocage disparaisse.

Comme tu peux l’imaginer, je n’y échappe pas! Des occasions d’exprimer ma colère, j’en ai plein! La vie est généreuse!!! Mais je m’y refuse encore et toujours. Oui, je comprends que ça me ferait du bien mais j’ai encore besoin de temps pour changer radicalement ma perception de cette chère colère. Pas grave, je prends le temps dont j’ai besoin!
Mais la frustration monte, cette frustration qui va enfin me permettre de passer à l’action. La frustration, quel moteur! Parce qu’à chaque fois que quelqu’un me met en colère, ah oui, je m’exprime. Je rumine dans mon coin. Je partage aussi ma colère à mes proches « tu te rends compte, comment elle a osé faire ça???? Pour qui elle me prend???!!! »
Mais jamais je ne l’exprime à la personne qui a généré ma colère. Elle, elle n’en sait rien du tout et ne peut se rendre compte de rien parce que je ne dis rien! Plus ça va, plus je me sens un peu conne. A quoi ça sert d’en parler à tout le monde et ne pas oser en parler à LA personne concernée?

Ce qui va vraiment m’aider est de comprendre que cette colère que j’exprime m’est bénéfique mais qu’elle l’est aussi pour la personne envers laquelle je l’exprime. Je vois tous les jeux qui se jouent à chaque échange avec les autres et je vois aussi que dans l’échange que j’ai avec une personne, j’ai besoin d’exprimer quelque chose et la personne en face a besoin de le recevoir. Que ce que j’exprime va aussi débloquer ou permettre quelque chose pour elle.

 

J’ai juste, jusque là, refusé que ça passe par la violence de la colère. Il n’y a aucun hasard dans la vie, elle est plutôt super bien organisée, efficace et tout et tout. Et qui suis-je pour remettre en question cette perfection? Surtout que je la vis, je la vois cette perfection dans tellement de situations!
Alors, j’accepte de ne pas tout savoir et de faire confiance. Oui, cette personne me met très en colère! Ah oui, je peux te dire que la vie m’a bien aidée sur ce coup là! Je ne te donne pas les détails mais il y avait vraiment de quoi se mettre en colère. Surtout que c’est la deuxième fois que je vis ce genre de situation avec cette même personne.

C’est donc décidé, je vais la voir pour exprimer ma colère. Je dis OUI! Je tremble, je ne suis carrément pas à l’aise. C’est nouveau et difficile mais je me sens en même temps poussé par une rage qui fait que j’y vais! Moi qui avais peur de partir dans tous les sens, d’être complètement incohérente et d’être violente pour être violente sans que ça ne mène à quoi que ce soit, je m’étonne moi-même! Je m’exprime clairement, avec toute la colère que j’ai. Je la lâche et ça me fait du bien. Je rentre chez moi, je suis fière de moi! Waouh, quelle expérience! Yes, ça fait trop de bien! Je sens une libération en moi!

Ce qui me faisait peur aussi, à l’idée d’exprimer ma colère, était de me sentir gênée par la suite. Oui, cette personne était ma voisine (elle a démangé depuis, elle n’avait plus besoin d’être là, elle avait fait son boulot, remplit son contrat et moi le mien! 😉 ). J’avais donc peur de sa réaction et de la mienne. J’avais peur de passer pour la méchante, la mauvaise personne. Ben oui, c’est aussi un gros morceau qui va avec la colère! Accepter la méchante en moi. Et finalement, ça n’a pas été compliqué du tout. Je me suis surprise à ne pas être gênée. Je m’étais imaginée tout un tas scénarios catastrophe qui n’ont jamais eu lieu.

En revanche, quelle belle réconciliation avec la colère! Je l’ai accueillie comme un gros cadeau et j’ai senti tout le bien qu’elle m’a fait.
Et une autre expérience qui m’aide à me rapprocher de mes émotions et au final de moi. Une expérience qui m’aide à m’aimer un peu plus avec tout ce que je suis. M’aimer quand je suis joyeuse ou dans une colère folle. Je récupère des parties de moi, je deviens un peu plus complète. Le tout est vraiment d’y aller à son rythme. Par exemple, pour moi, il m’a fallu comprendre, observer, et comprendre à nouveau avant d’intégrer les bienfaits de la colère et de m’autoriser à l’exprimer!

Alors oui, la colère, tout comme n’importe quelle autre émotion, est un trésor. Halte à la discrimination envers la colère!!! Libérons la! 🙂

Bon, ben je crois que la prochaine sur la liste des émotions « négatives », mal aimées, sera la peur!

à bientôt!
Magali

PS: Si tu souhaites que je t’accompagne à vivre tes émotions, c’est par ici!

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